"Burusera" est une série de photographies tirées à la gommé bichromatée, qui interrogent la sexualisation du corps féminin. Le titre, tiré du mot japonais désignant le fétichisme des sous-vêtements, ancre ce projet dans une réflexion sur les codes sociaux et les pressions exercées sur les femmes. En mettant en scène des culottes suspendues à une corde à linge, chaque image devient une métaphore de la tension entre la sexualisation imposée et la quête de liberté personnelle.

Les culottes, objets du quotidien, sont photographiées de manière à dévoiler une intimité fragile. La dentelle qui orne certaines pièces est brodée à la main avec un fil argenté, en symbolisant la manière dont cette même sexualisation peut être à la fois subie et choisie.

À travers "Burusera", je m'interroge sur la manière dont mes choix en matière de sous-vêtements sont le reflet de la sexualisation que la société m’impose, mais aussi de celle que, consciemment ou non, je m’impose à moi-même. Dans une société qui valorise la beauté et la séduction, comment faire des choix qui nous sont propres tout en naviguant dans un monde où notre image est constamment scrutée et jugée ?

Faut-il participer pleinement aux normes imposées ou, au contraire, y résister ? Est-il possible de jouer avec ces attentes tout en conservant une forme d’autonomie, sans se laisser définir par ce que l’on attend de nous ? Peut-on, tout en vivant dans cette société, se libérer de la pression de l'image et de la perfection, ou sommes-nous condamnées à jouer le rôle que l'on nous assigne ?

"Burusera" est ainsi un projet à la fois personnel et universel, qui interroge la complexité de notre relation à notre corps, à l'image que nous renvoyons et à la façon dont la société façonne nos choix. À travers cette série, je cherche à rendre visible l’ambiguïté de cette expérience – une exploration du désir, de la liberté et de la confrontation avec un monde qui impose une image à laquelle nous devons parfois nous adapter, tout en tentant de conserver notre identité propre.